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165 - 2011 : UNE ANNEE D’EXTREMES METEOROLOGIQUES, ANNONCIATRICE
DU FUTUR

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Publication du Earth Policy Institute
Indicateur Eco-économie
31 janvier 2012

 

2011 : UNE ANNEE D’EXTREMES METEOROLOGIQUES, ANNONCIATRICE
DU FUTUR

 

texte original: http://www.earth-policy.org/indicators/C51/temperature_2012

Janet Larsen, traduite par traduite par Marc Zischka, Frédéric Jouffroy, et Franck Gressier

Janet Larsen et Sara Rasmussen, traduites par Marc Zischka, Franck Gressier, et Frédéric Jouffroy

La moyenne mondiale des températures pour l’année 2011 a été de 14,52 degrés Celsius. Selon les scientifiques de la NASA, il s’agit de la neuvième année la plus chaude relevée en 132 ans d’enregistrements, malgré le refroidissement provoqué par un phénomène La Niña affectant la circulation océanique et atmosphérique, et un rayonnement solaire relativement faible. Depuis les années 1970, chaque décennie est plus chaude que la précédente, et 9 des 10 années les plus chaudes ont été enregistrées au 21e siècle.

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La température moyenne annuelle est déterminée par un certain nombre de facteurs, dont l'activité solaire et l’intensité du phénomène ‘El Niño / La Niña’. Cependant, l'accumulation de gaz à effet de serre (en grande partie liée à la combustion de combustibles fossiles) devient prépondérante et conduit à dévier le climat terrestre de son cours habituel. En un siècle, la planète s'est réchauffée de 0,8 degrés Celsius. Cachés au milieu des chiffres de moyennes annuelles et de variabilité attendue, de surprenants nouveaux records de température et de précipitations se manifestent dans de nombreuses parties du monde. Les phénomènes météorologiques extrêmes, qui étaient autrefois considérés comme des anomalies, risquent aujourd’hui de devenir la règle, avec le réchauffement planétaire.

Au niveau mondial, 2011 a été, après 2010, la deuxième année record en terme de précipitations sur les continents (l’année 2010 fut aussi globalement, avec 2005, l’année la plus chaude). Une planète plus chaude devrait être synonyme de déluges plus intenses, l’élévation de la température d’ un degré Celsius accroissant d'environ 7 pour cent la quantité possible d'eau en suspension dans l'atmosphère. Des températures plus élevées peuvent aussi donner naissance à des tempêtes plus puissantes.

Le Brésil a débuté l'année avec la catastrophe naturelle la plus meurtrière de son histoire : en janvier, l'équivalent d'un mois de pluie est tombé en une seule journée dans l'Etat de Rio de Janeiro, entraînant des inondations et des glissements de terrain qui ont tué au moins 900 personnes. Au cours de ce même mois, des inondations se sont produites dans l'Est de l'Australie, couvrant une surface presque équivalente a celle de la France et de l'Allemagne réunies.2011 arrive au 3ème rang en Australie en terme de précipitations depuis le début des enregistrements en 1900.

La catastrophe météorologique la plus chère de l'année 2011 fut l'inondation en Thaïlande au 2ème semestre, qui a en fin de compte submergé le tiers des provinces du pays. D’un montant de 45 milliards de dollars de dommages, soit 14 pour cent du PIB du pays, il s’agit de la catastrophe naturelle la plus coûteuse que celui-ci ait jamais connu.

Plus de 100 personnes sont mortes en Octobre en Amérique Centrale sous le déluge provoqué par deux tempêtes venant du Pacifique et des Antilles. En 10 jours, il est tombé presque 1,5 mètres de pluie dans l'ouest du Salvador. Pour finir, au mois de Décembre, la tempête tropicale Washi a frappé les Philippines, provoquant des crues éclairs qui ont tué plus de 1 200 personnes.

19 tempêtes ont été comptabilisées au cours de la saison 2011 des cyclones en Atlantique. Au passage de l’ouragan Irène, le Nord Est des États-Unis a subi de très graves inondations en août, et les dégâts se sont élevés à 7,3 milliards de dollars. 2011 a en même temps été l’année la plus humide jamais enregistrée pour sept Etats du pays, et l’une des plus sèches pour plusieurs autres. Même si les extrêmes semblent s'être compensés, avec au total une année proche des valeurs moyennes, 58 % du territoire continental des États-Unis a cependant connu en 2011 des conditions extrêmement humides ou extrêmement sèches, ce qui constitue un record.

De fait, en 2011, certaines parties du globe ont été submergées par la pluie tandis que d'autres étaient frappées par la sécheresse, ce qui est conforme à ce qui est attendu sur une planète dont la température s’élève. La grave sécheresse qui sévit depuis 2010 dans la Corne de l'Afrique a dégénéré en 2011 en situation de crise, associant mauvaises récoltes, prix alimentaires exorbitants, et malnutrition généralisée. Amplifiée par l'instabilité politique chronique et une réponse humanitaire tardive, elle a peut-être fait plus de 50 000 morts.

Pour en revenir à l ‘Amérique du Nord, la sécheresse qui a débuté fin 2010 et s'est aggravée en 2011 a conduit des centaines d'agriculteurs du Nord du Mexique à venir manifester dans la capitale en janvier 2012 pour attirer l'attention du gouvernement sur leurs souffrances. Cette sécheresse a anéanti près de 900 000 hectares de terres agricoles et 1,7 millions de têtes de bétail ; elle est la pire que le Mexique ait connu en 70 années de relevé de données.

La chaleur torride, la sécheresse et les feux de forêt qui ont sévi au Sud Ouest et dans les plaines du Sud des Etats-Unis, ont provoqué en 2011 plus de 10 milliards de dollars de dégâts agricoles et forestiers. Wichita Falls, au Texas, a vu 100 jours de températures au dessus de 100°Fahrenheit (37,5 degrés Celsius) et pulvérisé son précédent record de 79 jours, datant de 1980. L'Oklahoma et le Texas ont connu les étés les plus chauds de leur l'histoire, battant largement les records établis en 1934 lors du Dust Bowl. James Hansen, directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, a écrit que la probabilité d’apparition de telles canicules extrêmes "était négligeable avant ce récent et rapide réchauffement climatique."Le Texas a aussi enregistré ses plus faibles précipitations. Favorisés par la chaleur et la sécheresse, les feux ont brûlé environ 1,5 million d'hectares à travers l’Etat.

L'été 2011 a été le second le plus chaud dans l'histoire du territoire continental des Etats-Unis. Il a été battu cette année presque trois fois plus de records de températures hautes que de températures basses, en liaison avec une tendance à l’augmentation des chaleurs extrêmes. Il y avait au milieu du 20ème siècle à peu près le même nombre de records de chaleur et de froid - situation attendue en l'absence d'une forte tendance au réchauffement-, mais depuis les années 1990, le nombre de ces records de maximales a commencé à dépasser celui des minimales.

Au niveau mondial, sept pays en 2011 ont battu leurs records absolus de températures maximales : l'Arménie, la Chine, l'Iran, l'Irak, le Koweït, la République démocratique du Congo et la Zambie. Fait intéressant, la Zambie a été simultanément le seul pays à battre son record absolu de températures minimales avec - 9 degrés Celsius en juin. Le Koweit a vu la température maximale de l’année, un fulgurant 53,3 degrés Celsius, qui est par ailleurs la plus haute température jamais enregistrée sur Terre au mois d'août. Les records de chaleur des températures minimales nocturnes constituent un risque sanitaire encore plus important que les maximums diurnes, car ils ne laissent aucun répit aux organismes. La plus haute température minimale sur 24 heures au monde, 41,7 degrés Celsius, a été enregistré à Oman en juin 2011.

Même l'Arctique a connu une année remarquablement chaude en 2011, avec un record de température à 2,2 degrés Celsius au-dessus de la moyenne observée sur la période 1951-1980. Barrow, en Alaska, ville la plus septentrionale des États-Unis, a battu avec 86 jours son record du nombre de jours consécutifs au dessus de 0°degrés, pulvérisant ainsi son précédent record de 68 jours établi en 2009.

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Le dernier livre de Lester Brown, World on the Edge, est disponible en français et en librairie sous le titre de Basculement depuis le 6 octobre 2011.

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