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183 - L'ÉOLIEN OFFSHORE ACCÉLÈRE

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Publication du Earth Policy Institute
Mise à jour du Plan B
16 août 2012

 

L'ÉOLIEN OFFSHORE ACCÉLÈRE

 

texte original : http://www.earth-policy.org/plan_b_updates/2012/update106

J. Matthew Roney, traduit par Marc Zischka et Frédéric Jouffroy

Avec 238 000 mégawatts de capacité installée début 2012, L'énergie éolienne est, après l’hydraulique, la principale source d'électricité renouvelable dans le monde. La quasi-totalité des installations était jusqu’à présent implantée à terre, l’éolien offshore ne représentant à la mi 2012 que 4 600 mégawatts ; cependant, ce dernier se développe maintenant rapidement, et sa capacité installée a été multipliée par 6 depuis 2006.Douze pays produisent aujourd’hui de l’électricité éolienne offshore, et d'autres vont les rejoindre, pour tirer parti des vents puissants qui soufflent sur les océans.

 

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Plus de 90 % des installations éoliennes offshore se situent en Europe. Le Danemark a ouvert la voie de l’éolien offshore en 1991 avec le projet Vindeby de 5 mégawatts. L'éolien offshore a progressé de façon sporadique dans les années 1990, avec des installations en Suède et aux Pays-Bas. Le Danemark a ensuite installé 400 mégawatts entre 2001 à 2003. Depuis lors, même si d’autres pays ont rejoint le mouvement, le marché est complètement dominé par le Royaume-Uni : près de 80 % des 520 mégawatts de nouvelle capacité éolienne offshore installée en Europe dans les 6 premiers mois de 2012 l'ont été dans les eaux de la mer d'Irlande et de la mer du Nord du Royaume-Uni. Le reste se répartit entre la Belgique, l'Allemagne et le Danemark. (Voir les données).

A la fin juin 2012, le Royaume-Uni disposait de 2 500 mégawatts de capacité éolienne offshore installée, soit plus de la moitié du total mondial. Il possède la plus grande ferme éolienne offshore en activité (le projet Greater Gabbard en mer du Nord), qui était presque entièrement installée et raccordée au réseau (493 sur 504 mégawatts) à la mi-2012. Le plus grand parc éolien offshore en construction se trouve également dans ce pays: près d'un tiers des 630 mégawatts de la première tranche du projet ‘London Array’ au large de l’estuaire de la Tamise étaient installés à la début mai 2012. Le projet pourrait atteindre 1 000 mégawatts avec l’approbation de la 2ème tranche.

En dehors de l'Europe, les seuls parcs éoliens offshore en fonctionnement se trouvent en Chine et au Japon. Même si elle ne disposait d’aucune installation avant 2010, la Chine se classe déjà, avec 260 mégawatts, au quatrième rang mondial derrière le Royaume-Uni, le Danemark et la Belgique. L'objectif du gouvernement est de porter la capacité offshore à 30 000 mégawatts d'ici 2020, avec une production équivalente à près d'un cinquième de la consommation actuelle d'électricité résidentielle chinoise.

Le Japon, avec seulement 25 mégawatts de capacité d'énergie éolienne offshore, développe au large de la côte de Fukushima un projet pilote flottant de 16 mégawatts. Dans cette région du monde, la Corée du Sud a également de grands projets d'éolien offshore, et vise 2 500 mégawatts d'ici 2019.

Si, pour la capacité de production éolienne terrestre, les États-Unis ne sont devancés que par la Chine, ils n’ont toujours pas installé leur première turbine offshore. Depuis plus de dix ans, les développeurs de Cape Wind (un projet de 470 mégawatts au large des côtes du Massachusetts), bataillent pour obtenir les autorisations et relever les actions juridiques de groupes de pression opposés. En août 2012, l'Administration Fédérale de l'Aviation (FAA) a confirmé que le projet ne constituait aucune menace pour les avions (La FAA - unique administration à laquelle les opposants ont fait appel- a affirmé à plusieurs reprises sous les gouvernements Bush et Obama que le projet serait sûr). La construction devrait démarrer en 2013.

Deux autres projets pour la Côte Est américaine, devant débuter en 2013, sont également en lice pour devenir le premier pays parc éolien offshore installé du pays. En juillet 2012, le développeur offshore Fishermen’s Energy a reçu l’autorisation finale pour commencer la construction d'un parc éolien de 25 mégawatts au large d'Atlantic City, dans le New Jersey. Et dans les eaux de Rhode Island, la ferme éolienne de 30 mégawatts de la société Deepwater Wind permettrait de couvrir la plupart des besoins en électricité de l'île Block située à proximité. Deepwater Wind a également dans les cartons trois complexes éoliens offshore de 1 000 mégawatts pour alimenter la Nouvelle-Angleterre et la région Centre Atlantique, mais ils n’en sont encore qu’au stade des premières étapes de planification.

Les inquiétudes concernant l'impact esthétique des éoliennes visibles depuis la côte expliquent en partie les résistances rencontrées par l'éolien offshore aux Etats-Unis. Grâce à son programme de crédit-bail ‘Smart from the Start’, le Secrétariat à la Gestion de l'Énergie des Océans du gouvernement fédéral espère éviter cette controverse : les 6 215 km2 mis à disposition pour le développement éolien pour la fin 2012 se trouvent au moins à 16 km des côtes, sur la partie externe du plateau continental au large de la Côte Est. ‘Smart from the Start’ cherche également à aborder de manière proactive les autres inquiétudes fréquentes relatives à l'énergie éolienne en soignant l'implantation pour minimiser les effets sur les oiseaux migrateurs, les espèces marines et les sites archéologiques.

Le projet de câbles électriques sous-marins à haute tension et haut rendement “Atlantic Wind Connection”, financé par Google, Marubeni, et d'autres investisseurs, faciliterait aussi le développement éolien à distance des côtes. Véritable “colonne vertébrale de transmission”,s'étendant sur quelque 480 kilomètres de New York à la Virginie, cette initiative permettrait de connecter quelque 7 000 mégawatts d'éolien offshore aux zones densément peuplées de la région Centre-Atlantique. À la mi-2012, le projet est entré dans la phase d'évaluation environnementale pour l'obtention d'un accord fédéral. La construction durera près de 10 ans.

Contrairement à la côte du Pacifique plus abrupte, la côte Est américaine dispose d'une vaste étendue de plateau continental peu profond, particulièrement favorable au développement de l’éolien offshore. Le Laboratoire National des Energies Renouvelables estime que l’on pourrait installer dans les eaux peu profondes de la région Centre-Atlantique près de 300 000 mégawatts d’éolien offshore, couvrant les besoins de 90 millions de foyers américains. En prenant en compte les eaux plus profondes, la ressource est estimée pour l’ensemble de la Côte Atlantique à 1 million de mégawatts.

Le potentiel en énergie éolienne offshore de 9 des 10 premiers pays émetteurs de dioxyde de carbone en 2010 est supérieur à leurs besoins actuels en électricité - l’exception étant l’Iran -. Les ressources éoliennes offshore de la Russie et du Canada sont, par exemple, respectivement 23 et 36 plus élevés que leur demande actuelle d'électricité.


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Si pour douze pays, l’éolien offshore est déjà une réalité opérationnelle, près de 20 autres, dont l'Australie, le Brésil et l'Inde, ont des projets au moins en phase de planification. Néanmoins, à court terme, son développement continuera vraisemblablement à s’opérer via les principaux acteurs actuels de cette filière. L'Agence Internationale de l'Énergie prévoit que, en dépit de retards potentiels dans le développement provoqués par des difficultés sur l’approvisionnement de câbles de transmission sous-marins et la disponibilité de navires de construction, la capacité installée de l'éolien offshore devrait être multipliée par 6 d’ici 2017, pour atteindre plus de 26 000 mégawatts. La Chine, le Royaume-Uni et l'Allemagne devraient représenter plus de 70 pour cent des nouvelles installations. Avec les progrès de la technologie et l’intérêt qu’il recueille, l'éolien offshore semble se diriger vers une position de premier plan dans le mix énergétique renouvelable mondial.

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