Publication du Earth Policy Institute
Faits saillants
22 avril 2010 

REDUIRE, RECYCLER, ET REPLANTER_
DONNEES SUR LA RESTAURATION DES FORETS

Lester R. Brown, traduit par Marc Zischka, Frédéric Jouffroy et Pierre-Yves Longaretti

Texte original:
www.earthpolicy.org/index.php?/press_room/C68/2010_datarelease10

La couverture forestière mondiale, qui représente 1/3 des terres émergées de la planète, nous fournit un grand nombre services essentiels à notre survie et à notre activité. Parmi ceux-ci figurent la captation du dioxyde de carbone de l’atmosphère pour produire de l’oxygène, la limitation de l’érosion des sols, la contribution à la régulation des inondations et à la recharge des nappes phréatiques ; ces forêts abritent aussi une biodiversité d’une grande richesse. Les pressions exercées sur ces systèmes naturels ont malheureusement augmenté avec la population humaine. Le défrichage d’immenses étendues de forêts pour l’agriculture et le développement est allé de pair avec la montée de l’utilisation des produits d’origine forestière, accroissant encore les pressions sur les forêts du monde.

Quelques 3,4 milliards de mètres cubes de bois ont été extraits en 2008 des forêts du monde ; ce volume permettrait de recouvrir la surface de Manhattan d’une hauteur de bois de charpente de près de 60 mètres. Plus de la moitié de ce bois est employé directement comme combustible pour le chauffage et la cuisson, le reste étant dévolu à des usages industriels, tels que la fourniture de bois de construction ou la production de papier.

Dans les pays en développement, le bois est majoritairement utilisé comme combustible. Cette utilisation représente 76 pour cent des coupes de bois en Asie et près de 90 pour cent en Afrique.

Bien que la demande en bois-combustible augmente, il existe des technologies alternatives peu coûteuses permettant d’inverser cette tendance. Par exemple, Au Kenya, deux projets parrainés par l’aide internationale ont conduit à la distribution de milliers de fourneaux de cuisine à haut rendement et de fours solaires ; comparés aux fourneaux traditionnels, ils réduisent considérablement ou éliminent même complètement l’utilisation du bois. Ces nouveaux fourneaux peuvent être employés pour cuisiner et pour pasteuriser l’eau ; ils sont beaucoup moins polluants, ce qui a un effet bénéfique sur la qualité de l’air et sur la santé de leurs utilisateurs.

La demande de bois à usage industriel au niveau mondial provient surtout des pays industrialisés. Seule une utilisation plus raisonnée des produits forestiers permettra de faire baisser cette demande. Un énorme potentiel de réduction de l’utilisation du bois réside dans le remplacement des mouchoirs, serviettes de tables et sacs à provisions par leurs équivalents réutilisables en tissu.

Le recyclage est aussi un autre gisement d’amélioration. Les taux de recyclage du papier varient considérablement parmi les 10 principaux pays producteurs. La Corée du Sud arrive en tête, avec un taux impressionnant de 85 % de recyclage. Aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de papier, la proportion de papier recyclé est passée d’environ 20 % en 1980 à près de 50 % aujourd’hui. Le recyclage en Chine atteint seulement 35 %. Si tous les pays étaient aussi efficaces que la Corée du Sud, la quantité de bois utilisée pour produire du papier diminuerait d’un tiers au niveau mondial.

En complément des actions précédentes visant à réduire la déforestation, la reconstitution des forêts exige aussi un effort considérable de plantation d’arbres. La Corée du Sud est une fois encore un modèle à cet égard : à partir des années 60, le gouvernement sud-coréen a lancé un programme de reforestation des pentes de ses montagnes largement déboisées ; la forêt couvre de nos jours 65 % du pays. Au Niger, la plantation d’arbres par les fermiers a permis de réduire l’érosion du sol et de rendre vie aux villages, dans un secteur souffrant précédemment de graves sécheresses et de désertification. La campagne ‘Un milliard d’arbres pour la planète’ du Programme des Nations Unies pour l’Environnement est un autre exemple de réussite motivante : depuis son lancement en 2006, plus de 10 milliards d’arbres ont été plantés à travers le monde par les gouvernements et les individus participants.

Comme le montrent ces initiatives, la protection et la reconstitution des forêts de la Terre sont à notre portée. La réalisation de cet objectif reste néanmoins tributaire de la stabilisation de la population et de celle du climat, qui font partie intégrante du plan B, programme de mobilisation pour sauver la civilisation.

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Pour plus information sur les objectifs de restauration de la Terre du Plan B:
—Téléchargez les données correspondant à ces faits saillants:
http://www.earthpolicy.org/datacenter/xls/book_pb4_ch8_forests_updated.xls
—Lisez le chapitre 8 de Plan B 4.0: Mobiliser pour sauver la Civilisation:
http://www.earth-policy.org/index.php?/books/pb4
—Téléchargez les ensembles de données complémentaires du livre:
http://www.earth-policy.org/index.php?/books/pb4/pb4_data

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