Publication du Earth Policy Institute
Faits saillants
27 mars 2012

LA PROGRESSION DE LA CONTRACEPTION MARQUE LE PAS AU NIVEAU MONDIAL :
215 MILLIONS DE FEMMES N’Y ONT TOUJOURS PAS ACCÈS

texte original : http://www.earth-policy.org/data_highlights/2012/highlights26

Brigid Fitzgerald Reading, traduite par Marc Zischka, Franck Gressier, et Frédéric Jouffroy

En 1994, la Conférence internationale sur la démographie et le développement au Caire, en Egypte, a reconnu la santé sexuelle et génésique, ainsi que le planning familial comme droits humains fondamentaux. Les délégués se sont engagés à rendre disponibles de façon universelle d’ici 2015 les services de planning familial.

Trois ans avant cette échéance, au moins 215 millions de femmes qui souhaitent empêcher ou retarder une grossesse n'ont toujours pas accès à une contraception efficace. Plusieurs raisons sont à l’origine de ce “besoin non satisfait” de planning familial, parmi lesquelles un manque d'éducation sur ces questions, les pressions sociales, ou un accès insuffisant aux différentes méthodes de contraception. En Afrique, plus d'une femme sur 4 n'a pas un accès suffisant à la contraception, ce ratio étant de loin le plus élevé de la planète.

Près de 40 pour cent de l’ensemble des grossesses étant non désirées selon les estimations, l'accès universel à la contraception volontaire est donc fondamental pour stabiliser la population mondiale. L'accès au planning familial améliore également la santé infantile et maternelle et réduit le nombre d'avortements.

Selon l'Organisation des Nations Unies, 63 % des femmes en âge de procréer et ayant un partenaire (ce qui représente près de 740 millions de couples au niveau mondial), pratiquent une forme de contraception. Près de 90% de ces couples emploient des méthodes modernes, qui comprennent la contraception orale ("la pilule"), les préservatifs, les injections, les dispositifs intra-utérins (stérilet), et la stérilisation. Les pratiques contraceptives ont progressé jusqu'en 2000, avant de voir leur développement stagner. De façon générale, les moyens de contraception les plus utilisés sont définitifs ou de longue durée: 34 % des couples pratiquant les méthodes modernes ont choisi la stérilisation féminine et 25% le stérilet. Près d'un tiers préfèrent la pilule ou le préservatif.

Au cours des trois dernières décennies, la stérilisation féminine a représenté plus du tiers de l’utilisation des techniques modernes en Asie et en Amérique Latine. Les politiques gouvernementales ont encouragé cette méthode en Inde et en Chine, ces deux pays totalisant la majorité des stérilisations féminines effectuées en Asie. La stérilisation féminine est également la méthode la plus répandue en Amérique du Nord, où elle représente quelque 30 pour cent des pratiques.

Les Dispositifs Intra Utérins (stérilets) sont la forme la plus répandue dans le monde de contraception réversible. Plus de 80 pour cent des utilisatrices de stérilets - 140 millions de femmes - vivent en Asie. Les stérilets ne sont que peu utilisés aux États-Unis en raison de problèmes de santé associés à un modèle particulier qui fut arrêté dans les années 1970, mais ils ont récemment connu un regain de popularité limité . Ils sont par contre répandus en Europe, étant utilisés par 1 femme sur 5 utilisant les moyens de contraception moderne.

La pilule est la méthode contraceptive numéro un en Afrique, en Europe et en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande, et archipels du Pacifique Sud). Elle est également la forme la plus répandue de contraception réversible du continent Américain.

Le préservatif est la deuxième méthode la plus courante en Europe, représentant près de 30% de l’utilisation des techniques modernes, alors qu’ils restent sous les 20% partout ailleurs dans le monde. Le préservatif étant un moyen important de prévention du SIDA par voie sexuelle, leur faible utilisation est un sujet d’inquiétude dans les régions présentant des taux élevés d'infection au VIH, comme en Afrique subsaharienne.

La stérilisation masculine - l'autre méthode masculine - ne représente que 4 pour cent de l'utilisation des contraceptifs modernes au niveau mondial. Elle est néanmoins la troisième méthode la plus répandue en Amérique du Nord, avant le préservatif. En Océanie, elle figure aussi à la 3ème place, à égalité avec les préservatifs.

Les injections ont acquis récemment une nouvelle popularité en Afrique et dans les pays à faible revenu d'Amérique latine. Elles sont désormais la deuxième méthode contraceptive en Afrique, choisies par près de 30 % des femmes utilisant les techniques modernes. Leur succès vient du fait qu’elles sont faciles à utiliser secrètement.

Près de 10 % des couples dans le monde pratiquent les méthodes de contraception traditionnelle, comprenant l'abstinence périodique, le retrait, et les méthodes empiriques; en Afrique et en Europe, ce ratio atteint près de 20 %. Ces méthodes sont généralement moins efficaces que les méthodes modernes, aussi les couples les pratiquant sont ils comptabilisés dans les “ besoins contraceptifs non satisfaits ”.

Même quand des moyens contraceptifs existent, les femmes n’ont pas forcément accès à une large variété de techniques. Comme les couples ne bénéficiant pas de celles adaptés à leurs besoins propres utilisent statistiquement moins la contraception, l’élargissement de la palette de l’offre pourrait aider à combler le manque constaté en terme de planification familiale.

Les femmes qui peuvent choisir le nombre et la date de leurs grossesses ont des familles qui sont en meilleure santé et moins sujettes à la pauvreté. Pouvoir satisfaire l’ensemble des besoins de contraception au niveau mondial permettrait de réduire considérablement la croissance démographique, et donc la pression sur les ressources naturelles. Aujourd’hui plus que jamais, la construction de sociétés en bonne santé et d’une civilisation durable passe par la réalisation de ce besoin de santé primaire.

# # #

N’hésitez pas à transmettre cette information aux amis, membres de la famille, et collègues !

Ces informations sont une adaptation de "Basculement" de Lester R. Brown. Pour plus d'informations et de développement voir le livre complet sur : http://www.earth-policy.org.

Pour s’abonner aux traductions des mises à jour du Plan B de l’Earth Policy Institute:
http://www.ecologik-business.com/inscription-newsleter-lester-brown.html

L’association Alternative Planétaire est le relais en France des idées et du travail de l’Earth Policy Institute:
http://www.alternativeplanetaire.com

Information complémentaire: www.earthpolicy.org

N’hésitez pas à transmettre cette information à des amis, membres de la famille, et collègues !

# # #

pour plus d'informations, contactez:

Contact Presse & Permissions de reproduction:
Reah Janise Kauffman
Tel: + 202 496-9290 x 12
E-mail: rjk (at) earthpolicy.org

Contact Recherche :
Janet Larsen
Tel: + 202 496-9290 x 14
E-mail: jlarsen (at) earthpolicy.org

Earth Policy Institute
1350 Connecticut Ave. NW, Suite 403
Washington, DC 20036
USA
Web: www.earthpolicy.org