25 mars 2024

La Permapiculture

Cet article introduit une nouvelle façon d'aborder l'apiculture, en s'appuyant sur la permaculture !

Qu’est ce que la permapiculture ? Un néologisme forgé avec Franck Nathié lors d’un échange, pour désigner une approche de l’apiculture orientée par la permaculture.

La phrase (faussement) attribuée à Albert Einstein; « Quand l’abeille disparaitra, l’humanité n’aura plus que quelques années à vivre » est de mon point de vue strictement exacte. En effet, nous sommes dépendants de la pollinisation pour 80 % des espèces végétales qui composent notre alimentation.

Notre civilisation est engagée dans un chemin mortifère qui mène, selon les tendances actuelles, avec une certitude mathématique à son auto-destruction. Le déclin de l’abeille, et des pollinisateurs domestiques est une illustration frappante de la perte de biodiversité à laquelle nous sommes confrontés.

Mais comme toujours, face aux problèmes et défis, il existe des solutions et des voies innovantes. La permaculture en fait partie. Son approche holistique et systémique invite à partir d’une observation de l’ensemble afin de comprendre les principales interactions entre les éléments composant le système. Cette approche intègre des savoirs traditionnels et une science moderne de la conception.

Formateur consultant depuis 1996, je pratique et m’intéresse à l’apiculture depuis 2008. Mes premiers contacts avec les abeilles ont eu lieu dans un rucher associatif. Mais j’ai vite pris mon indépendance en achetant une parcelle sur laquelle j’ai installé mon propre rucher, car il était inconcevable pour moi d’introduire des acaricides dans une ruche, même pour lutter contre le varroa. Aujourd’hui, je qualifie cette conduite apicole, centrée sur la maximisation de la production de miel, d’apiculture conventionnelle (par analogie avec le terme de l’agriculture (chimique) conventionnelle.

Cela m’a ouvert à l’apiculture naturelle, une approche qui est plus centrée sur le bien être de l’abeille. Au lieu d’exploiter, la proposition est d’accompagner. L’existence de l’abeille est bien antérieure à celle de l’Homme (100 millions d’années contre 300 000 ans). Dans ce laps de temps, elle a su s’adapter seule aux évolutions de son milieu de vie. Mais à l’ère de l’anthropocène, dans laquelle nous somme entrés après la grande accélération des années 1950, la situation est fort différente. L’humain peut aider l’abeille, et s’en servir de guide et modèle pour réparer son fonctionnement pathologique.

C’est ce que m’a enseigné l’approche biodynamique à laquelle je me suis formé ensuite. Quand je parle de l’abeille maintenant, il ne s’agit pas de l’individu, mais de la colonie, qui est un super-organisme remarquable. Elle nous connecte au monde sensible et constitue un modèle d’union et de coopération extraordinaire. Quand on y réfléchit, les abeilles se nourrissent en prélevant du pollen et du nectar aux fleurs, ce qui n’engendre pas la destruction de la plante, mais au contraire, est un élément clef pour sa reproduction, donc son expansion. Elles sont l’une des rares espèces aggradant leur environnement.

Cela créé un parallèle avec la permaculture, qui est aussi une des rares approches permettant d’aggrader notre environnement. Alors si cette espèce essentielle à notre survie est en déclin, pourquoi ne pas rechercher d’autres méthodologies pour favoriser son bien être ?

Je développerai les concepts de la permapiculture, c’est à dire une conduite apicole guidée par la permaculture, dans de prochains articles consacrés au sujet. A présent je vais me limiter à préciser le concept avant d’aller dans les détails des techniques.

Tout d’abord, le socle fondamental c’est l’éthique de la permaculture. Soigner l’humain : l’abeille nous reconnecte à la nature, nous offre un modèle positif, et nous livre quantité de bienfaits par ses actions pollinisatrices et comme l’indique le Coran, « tout ce qui passe par le ventre d’une abeille devient médicament ». Par ces exemples, on comprend que l’abeille est un vecteur de soins multifonctionnel.

Ensuite, soigner la nature : la santé de l’abeille est un indicateur fiable de la santé de l’écosystème qui l’inclut. Cet indicateur nous renvoie à la nécessité d’agir pour ré-introduire de la diversité dans les écosystèmes que nous partageons avec l’abeille, ce qui sera mutuellement bénéfique. Là encore son action de pollinisation contribue au maintien des espèces végétales diversifiées qui renforcent la résilience de notre écosystème. Plus de diversité dans l’alimentation égale plus de santé. Ce principe s’applique aussi à l’abeille.

Enfin, partager équitablement les surplus invite à reconsidérer notre relation à l’abeille, ce qu’elle nous apporte, versus ce que nous lui donnons : sommes nous dans un échange équitable ? Ce que nous lui prenons sans  contrepartie lors des récoltes de miel. L’intégration du partage équitable peut nous inviter à revoir ce qui nous motive dans le lien aux abeilles. Et peut être que notre évolution nous amènera un jour à lui donner sans lui prendre ?

Au delà de ce socle éthique fondamental, la permaculture nous offre un ensemble de principes que nous pourrons utiliser pour construire une relation mutuellement bénéfique. J’y reviendrai dans les prochains articles, sans oublier de vous partager quelques enseignements de l’apiculture biodynamique … donc à bientôt !

Marc Zischka

8 décembre 2023

Jeudi 30 novembre s’ouvrait la COP 28 !

Bien sûr, nous pourrions nous dire que le maintien de la grand-messe du climat est encore un petit espoir dans un horizon bien sombre.

Et outre le fait qu’elle eut lieu à Dubaï, ancien petit village de pécheur, devenue ville d’esclaves, pardon, travailleurs migrants, dans le 5ème pays le plus émetteur de GES à 20 tonnes de CO² en moyenne par habitant[1] (10 en moyenne pour un français, je ne parle pas de Bernard, bien entendu)

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1 décembre 2023

Infocratie ?

L’infocracie désigne une organisation dont les opérations ont pour socle le flux d’informations. C’est une organisation à structure plate, légère, moins hiérarchique, plus ouverte et plus flexible que les structures de pouvoir traditionnelles (aristocratie, démocratie, bureaucratie), parce que sa structure bureaucratique, ses règles et ses normes se traduisent dans (et imposent une discipline par) des systèmes d’information.

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20 octobre 2023

Numérisation sociétale, et transition écologique

Cet article met en évidence les impacts environnementaux et sociétaux de notre utilisation intensive des technologies numériques. La fabrication des composants électroniques nécessite des ressources rares et une énorme quantité d'énergie. De plus, l'obsolescence programmée et la surconsommation des appareils numériques contribuent à une augmentation des déchets électroniques dans le monde. L'utilisation des appareils connectés entraîne également une forte consommation d'énergie, alimentant la voracité énergétique des datacenters et de l'ensemble de l'infrastructure numérique. Une croissance spectaculaire de la consommation électrique liée au numérique est prévisible.

L'intensification numérique induit des dépendances géopolitiques et économiques, créées par la fabrication de ces technologies, ainsi que la domination américaine et chinoise des géants du numérique. Les interfaces numériques immersives isolent les individus dans une bulle de confort, contribuant à la fragmentation sociale et à l'isolement. Une régulation éclairée du numérique pour faire face à ces défis est-elle possible ?

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14 septembre 2023

Vulgariser la science du changement climatique : contrer le climato-scepticisme ambiant

D'après le sondage le plus récent que j'ai trouvé 1, 37 % des français se disent climato-sceptiques. Ce chiffre n'était que de 25 % en 2019. Si la tendence se poursuit de manière constante, il y aura une majorité de climatosceptiques en 2027.

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2 juillet 2023

L’ÉTHIQUE et les Tiques…

« en chassant les grands prédateurs, on se donne aux petits parasites, plus insidieux… »

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31 janvier 2023

L'autonomie intellectuelle

L'autonomie alimentaire et l'autonomie énergétique font sens chez des concitoyens toujours plus nombreux qui comprennent la période historique, où la population mondiale en croissance exponentielle se confronte à la limite des ressources. L'autonomie intellectuelle semble moins évidente à percevoir, car immatérielle et abstraite.

 

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27 janvier 2023

La chasse : des nuisances multiples, forfait d'une minorité

article publié localement en mars 2021 dans le cadres des actions de Larchant en Transition.

 

« Mais la chasse, c’est pourtant utile !? »

« La chasse est une composante essentielle des équilibres de la nature »

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs

- la chasse, c’est naturel

- la chasse c’est une tradition

 

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